

Très franchement, même si je n'ai pas pu lire cette fiction d'un seul coup (c'est que c'est quand même assez sombre et j'ai besoin d'un peu de couleur dans mes lectures aussi), je l'ai lue assez facilement et plutôt rapidement. Mieux ! J'étais tellement plongée dans l'histoire que je ne voyais pas les chapitres défiler.
Pourquoi ?
Principalement à cause de Joe (ou Lorelei). Surtout à cause de Joe, en fait. D'ailleurs, je râlais intérieurement chaque fois que l'auteur m'imposait un autre point de vue. C'est donc de ce personnage dont je vais vous parler en premier.
Joe, de son vrai nom Lorelei Jonathan, est une jeune femme d'origine française, habitant à Seattle depuis quelques années et reniant totalement son pays natal. Plutôt désabusée par la vie, elle s'attache assez difficilement aux gens car elle sait que viendra toujours un moment où il faudra leur dire au revoir. De ce fait, même si elle est entourée de collègues, d'amis ou d'amants, Joe vit une existence solitaire et assez déprimante pour nous qui suivons ses pensées. Pour ceux qui craindraient de s'ennuyer, aucun problème, car en vérité, Joe meurt très tôt au début et cet événement va marquer un tournant majeur dans sa vie. Parce que oui, même si sa vie nous semble assez triste et misérable, Joe s'y accroche de toutes ses forces et ne compte pas mourir. De ce fait, elle passe un contrat avec la mort et devient un Assassin, c'est-à-dire un être surnaturel vivant sur terre dont le job se résume à tuer ceux que la Mort lui désigne (en gros, ce sont eux qui jouent le rôle de la Grande Faucheuse).
À mesure que le temps passe et que Joe se fait à son nouveau boulot et à sa nouvelle vie sur terre, nous en apprenons de plus en plus sur son passé, sur ce qui l'a détruite et construite, et plus on apprend à la connaître, plus on apprécie son tempérament de battante, son désir de survie et ses choix égoïstes. Personnellement, Joe m'a tout de suite séduite car, outre son humour ironique assez sombre et cette force qui émane d'elle, elle a aussi un côté vraiment très fragile et humain. Pour moi, c'est le personnage le plus complexe, profond et intéressant de cette histoire.
Arrive ensuite Simon. Simon est quasiment présent tout au long de la fiction sans être vraiment là, dans le sens où nous entendons beaucoup parler de lui mais nous le croisons que deux ou trois fois dans le texte. Au début, je l'avoue, je ne l'aimais pas plus que ça. Pas parce qu'il m'énervait, mais plutôt par qu'il me laissait indifférente. On sait qu'il a beaucoup aidé Joe à se reconstruire dans le passé mais quand elle le recroise dans sa nouvelle vie dans le cadre d'une mission spéciale qui lui ait confiée par la Mort, il ne m'a pas laissé une très grande impression.
Cependant, à mesure que j'ai suivi les Flash-Back relatant le passé de Joe, j'ai fini par éprouver un certain attachement à lui, sûrement aidée par l'affection que lui porte Joe. Et puis arrive vers la fin un Flash-Back relatant la situation familiale de Simon quand il est enfant et là, il a fini de me conquérir parce qu'en lui, j'ai vu un garçon qui a beaucoup d'amour à donner mais qui ne jouit pas d'une famille très équilibrée, qui finit par fuir et qui trouve quand même la force de s'occuper de quelqu'un d'autre en plus de lui-même. Et, vraiment, je ne pense pas que tout le monde aurait eu la force de surmonter tout ça.
Enfin, arrive Logan. Là encore, ce n'était pas un personnage que j'ai aimé tout de suite. C'est ce qui est amusant aussi, avec la fiction de Dye. Au début, les personnages secondaires ne nous parle pas forcément (sans les détester, non plus) et puis, les chapitres passent et on se surprend à les aimer de plus en plus. Logan aussi a eu cet effet-là sur moi. Au début, je le trouvais sympa, plutôt sexy et intriguant (oui, il a eu plus d'effet que Simon sur moi) mais ne pas le croiser pendant plus d'un chapitre ne me bouleversait pas non plus. Et puis, petit à petit, alors qu'on en apprend davantage sur son passé, on se rend compte qu'il a traversé beaucoup de choses lui aussi et on ne peut pas s'empêcher de l'apprécier. Pourtant, contrairement à Simon, il reste chez lui un côté très mystérieux, (notamment à cause des rumeurs qui court sur lui ainsi que des opinions qu'ont certains personnages sur lui) qui nous empêche de nous sentir tout à fait à l'aise. Cache-t-il quelque chose ? Ne risque-t-il pas de retourner contre Joe quand elle (et nous, aussi, du coup) s'y attendra le moins ?
Ajoutez à ces trois-là des personnages secondaires plus ou moins sympathiques et vous avez là l'un des gros points forts de cette fiction.
Non, vraiment, je n'ai pas rien à redire quant aux personnages. Je les trouve tous bien construits, profonds, intéressants et attachants et personnellement, je ne leur demande rien de plus. Certes, on pourrait penser qu'ils se ressemblent tous un peu, étant donné qu'ils ont tous vécu des vies de merde (autant le dire franchement) mais malgré cela, ils ont tous su évoluer différemment et développer des personnalités qui leurs sont propres, avec leurs forces et leurs faiblesses.
A ce casting déjà envoûtant, s'ajoute une intrigue assez simple de prime abord mais qui aborde tellement de thèmes intéressants et qui parvient à nous tenir en haleine tellement facilement que sa simplicité se transforme en charme.
Au début, quand Joe meurt lors de son accident, que la Mort lui propose un marché qu'elle accepte malgré les conséquences que cela suppose (à savoir tuer des innocents à la demande) et qu'elle commence alors sa nouvelle vie, j'ai pensé que cela allait très vite. À ce moment-là, on ne connait pas encore la façon de penser de Joe, son envie débordante de vivre, et on ne comprend pas comment elle peut accepter un tel contrat aussi vite. Et puis, au fil des chapitres, voilà que se posent des questions existentielles, à savoir « quelle est la valeur de la vie ? », « existe-t-il un but, une raison à notre existence ? », « est-ce vraiment dans l'ordre naturelle des choses que de tuer des gens innocents simplement parce que la Mort l'exige ? », « une vie vaut-elle d'en supprimer des tas d'autres ? » ou encore « les Assassins ne sont-ils rien de plus que des meurtriers égoïstes ? » En bref, les problématiques autour de la vie et la mort sont au c½ur de ce récit et c'est à travers les personnages, principalement Joe, que nous suivons les réflexions de l'auteur à ce sujet et que nous nous surprenons à nous interroger à notre tour. Et là encore, je trouve cela extrêmement bien réussi.
Bien entendu, le récit aborde tout un tas d'autres thèmes intéressants tels que l'amour familial, le sentiment d'appartenance, le désir d'être aimé, le deuil, etc... le tout abordé de façon assez légère, malgré l'atmosphère pesante et sombre de la fiction. Il n'y a pas de longues introspections ou de longues réflexions philosophiques sur ces sujets promptes à nous ennuyer. Ce sont plutôt des petites phrases jetées à la volée, des situations auxquelles sont – ou ont été – confrontés les personnages, des petits moments grappillés ici et là dans la conscience des personnages, qui nous pousse à la réflexion sur ces sujets, sans forcément entrer dans les détails ou dans des débats interminables. Et ça fonctionne vraiment très bien.
Cependant, les thèmes abordés ne sont pas les seuls éléments qui offrent à l'intrigue son originalité. Ce qui m'a le plus surprise, dans cette fiction, c'est le côté très moderne de la Mort et du cycle de la vie. Ici, ce n'est pas juste une Faucheuse qui débarque, vous vole votre âme et disparait de l'autre côté, sans qu'on ne sache où elle va et ce qu'elle fait des pauvres âmes en sa possession. Non, ici, il y a ce que l'on appelle le Système. Au tout début, vous risquez d'être perdus, on débarque un peu en même temps que Joe dans cette « autre monde » et on a du mal à tout assimiler, contrairement à elle. Dans ce Système, vous avez le Créateur, le big boss du monde en quelque sorte, le plus puissant de tous, qui a créé le Système et qui dirige de très haut tout ce beau monde. Directement sous ses ordres, il y la Mort, le PDG comme elle le dit elle-même à Joe plus tard. C'est la Mort qui propose des contrats aux mortels sur le point de mourir pour faire d'eux des Surnaturels. Et parmi les Surnaturels, tout en bas de l'échelle, vous avez les Assassins, tels que Joe ou Logan, les Exécuteurs chargés de tuer les Assassins qui déconnent et les chefs de sections qui dirigent les Surnaturels par ville. En plus de cela, vous avez aussi les Guides et sûrement beaucoup d'autres. Bref, c'est un monde complexe qui ressemble vraiment à une grosse entreprise et à la longue, on s'y fait.
Lorsqu'une âme meurt, soit elle se réincarne plus tard, soit elle devient un Surnaturel (après contrat), soit elle est envoyée au Four (où elle disparaît pour toujours, après être devenue de l'énergie chargée de faire tourner le Système). En gros, le côté un peu mystérieux et lyrique de la chose disparaît totalement pour devenir beaucoup plus fonctionnelle et froid.
Si vous pensez que l'histoire consiste à suivre les différents meurtres que Joe, minuscule rouage dans cette grosse machinerie, va commettre sur ordre de la Mort, vous vous trompez. En vérité, tous bascule très vite avec la mission spéciale que celle-ci lui assigne et qui la ramène en France, ce pays qu'elle déteste. Et c'est à partir de là que l'on commence à connaître le passé de Joe, à suivre les Flash-Back liés à son enfance, que l'on croise Logan et Simon, que la Résistance apparaît et que l'intrigue s'accélère. Je n'en dirais pas plus car je préfère vous laisser le plaisir de découvrir tout cela en détail dans la fiction de Dye. Mais vraiment, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et à chaque chapitre lu, je n'avais qu'une envie : savoir ce qu'allait faire Joe par la suite. Chose d'autant plus vraie depuis les derniers événements qui ont rapproché Joe de Max et de Logan et qui m'ont fait m'interroger sur la raison de ce retournement de situation.
Même après vingt-deux chapitres, certaines questions demeurent toujours. Pourquoi la Mort est-elle tant intéressée par Joe ? Pourquoi Logan a-t-il si mauvaise réputation ? Que va-t-il arriver à Joe en fin de compte ? Le mystère s'épaissit et pourtant, on arrive sur la fin.
Bien entendu, il y a des petites choses qui m'ont chipotée, comme le côté un peu contradictoire de Logan au début. À un moment donné, il s'en prend à Joe car elle tue des gens pour sauver sa propre peau, ce qu'il condamne fortement (même alors que lui-même est un Assassin et on comprend vite qu'il se blâme à travers elle). Mais un peu plus tard, alors qu'elle prend une décision décisive qui entre en contradiction avec ses devoirs d'Assassin, il lui reproche, cette fois, de ne pas avoir agi en Assassin, ce qu'il condamnait avant.
De même, l'Exécuteur que l'on croise à un moment donné, déteste les Assassins car ils tuent des innocents juste pour rester eux-mêmes en vie, acte qu'il trouve dégoûtant et égoïste. Et pourtant, il tue les membres de la Résistance qui pensent exactement comme lui et qui tentent de changer les choses en ce sens.
Autre chose, j'ai trouvé l'arrivée du meilleur ami de Simon qui s'avère avoir une âme presque jumelle à la sienne (chose extrêmement rare au demeurant) un peu dérangeante. Ça fait trop « sorti du chapeau pour le besoin de l'intrigue » et ce genre de hasard qui arrange, ça me laisse un peu perplexe. Mais ça reste mon point de vue et il n'engage que moi (comme le reste de cet avis).
En bref, l'intrigue, sous sa simplicité apparente, recèle beaucoup plus que ce que l'on pourrait croire au premier coup d'½il. Le monde, entre surnaturel et réalité, est original et bien mené, les personnages sont tous attachants, l'intrigue avance à un bon rythme et sait vous tenir captif et les thèmes abordés sont intelligents et bien menés. Vous l'aurez remarqué à la taille de cette partie de la chronique, j'aime beaucoup cette fiction et il y énormément à dire sur elle. J'ai un peu peur de ne pas être arrivée à lui dédier les compliments qu'elle mérite sur ses personnages, son intrigue et ses thèmes, mais une chose est certaine, La Corbelle nous fait passer un bon moment. Certes, un moment assez sombre et plutôt mélancolique mais un moment sympa quand même !

Comme je l'ai dit dans la catégorie « intrigue et personnages », j'ai plutôt tendance à fuir les fictions en narration interne car je les trouve bien trop souvent mal gérées, en plus de mon dégoût tout bête pour le genre. Et pourtant, je me suis très vite laissée happée par la narration de Dye. Pourquoi ? Sans doute parce que j'aime le personnage de Joe (au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, ah ah ah) et que la plupart de la fiction est racontée de son point de vue. Mais pas seulement. Il faut dire que Dye maîtrise bien le « je ». Son style est fluide, la personnalité du personnage de Joe transparaît bien à travers les lignes et nous permet de nous sentir proche d'elle très rapidement. En gros, je n'ai pas grand-chose à redire de ce côté-là. J'ai vraiment eu l'impression de me trouver dans la tête du personnage et de suivre l'histoire à travers ses yeux. Souvent, quand je lis une fiction avec un point de vue interne, je ne me sens pas du tout proche du personnage car j'ai davantage l'impression que le protagoniste me raconte son histoire comme s'il savait que j'étais là, à lire sa vie et je déteste ça. Ici, ce n'est pas du tout le cas. En vérité, je me suis plus sentie comme une petite souris placée dans la tête de Joe, à écouter ses pensées et à voir les scènes à travers elle et, très franchement, j'aime beaucoup.
Autant j'aime les points de vue de Joe, autant je suis beaucoup plus réservée en ce qui concerne ceux de Logan, par exemple. Pas qu'ils soient mal écrits, mais je les trouve beaucoup plus impersonnel. La plupart du temps, ceux de Logan relatent son passé et, même s'il s'en dégage une certaine mélancolie qui n'est pas déplaisante, sa personnalité profonde ne ressort pas. C'est vraiment plus de l'ordre du récit (ce qui, vous allez me dire, correspond bien à la chose puisqu'il nous raconte son histoire personnelle) mais je trouve ça un peu dommage qu'on ne ressente pas davantage son « moi » profond.
Enfin, le point de vue de Simon m'a semblée assez inutile, en fait. Il n'intervient en interne qu'une seule fois et le but de cette fois-là (ouvrir la porte de chez lui) ne m'a pas paru mériter un point de vue entier. Je préfère nettement le point de vue externe que l'on retrouve plus tard à son sujet, car il a plus de caractère et plus d'utilité que ce point de vue interne-ci.
Autre chose que j'ai aimé, ce sont les points de vues de Joe mais durant son enfance (ce sont des Flash-Back) qui retracent son passé, depuis le drame qui l'a affectée jusqu'à sa vie présente. J'ai trouvé ça sympa qu'à mesure que l'on avance dans l'histoire, on progresse aussi dans son passé, passant de la petite fille, à l'adolescente puis à la jeune adulte. D'autant que Dye réussi à adapter le ton du récit à l'âge de la narratrice. Ainsi, pour les Flash-Back la mettant en scène enfant, les phrases sonnent plus enfantines, plus innocentes. J'ai trouvé ça un peu dommage que parfois, dans ces parties-là, on ressente la présence d'une narratrice plus adulte : certaines phrases sonnent beaucoup trop matures pour une petite fille et ça casse un peu l'ambiance de la narration enfantine. Mais à part cela, je trouve que l'auteur gère extrêmement bien.
Bien entendu, il y a des petites choses qui m'ont un peu (si peu) ennuyée car sans cela, ma lecture m'aurait paru parfaite, mais aucune fiction ne l'est et certains choix ne peuvent plaire à tout le monde. C'est notamment le cas pour les onomatopées comme « bip bip bip » que l'on peut trouver dans le chapitre 1 ou 2, par exemple. Personnellement (et donc ça n'engage que moi), je n'aime pas mettre des onomatopées dans un récit car, pour mon esprit rigide, c'est une technique réservée à la bande dessinée. Mais c'est un choix de l'auteur et après tout, pourquoi pas, hein ? Ça donne un certain rythme au texte et ça renforce l'image que nous avons de la scène dans notre tête.
Dans les choix rédhibitoires chez moi, écrire les nombres en chiffre en fait clairement partie. Par exemple, écrire 24h, ça a tendance à me faire grimacer et ce, même si le reste de la fiction est de qualité. Déjà parce qu'à part pour les dates, adresses et quelques autres exceptions, les nombres s'écrivent en lettres, mais en plus, voir le mot « heure » réduit à son initiale, ça me fait de la peine, ah ah ah. Mais bon, je n'ai vu ça que trois ou quatre fois sur tous les chapitres postés donc, dans ma grande bonté, je pardonne.
À certains moments, je me suis demandée à quel temps tu écrivais ta fiction, car au début, on commence au présent et parfois on glisse vers du passé. Alors ça ne me dérange pas quand tu relates des événements s'étant déroulés dans le passé avec des temps du passé mais quand la scène ne change pas et que rien ne justifie le changement de temps, ça surprend un peu. C'est le cas au chapitre 5, fin de la première partie, à partir de « Je soupirai un nouveau nuage, aspirait une nouvelle fois. Je me passai la main dans mes cheveux. » à « Il s'effaça d'une démarche posée et normale, sans un regard en arrière, comme si m'embrasser était la chose la plus naturelle du monde. » Et ça revient assez souvent au cours de l'histoire.
Il y aussi quelques absences de virgules qui ont ralenti ma progression, des petites fautes d'accord de participe passé, ou bien des phrases (très rares, cependant) dont la syntaxe m'a laissée perplexe, mais comme ça demeure de petites erreurs d'inattention, ça ne m'a pas dérangée plus que ça.
Cependant, même si ça peut paraître énorme listée comme cela, ces erreurs ou ces choix narratifs ne m'ont pas empêchée de prendre beaucoup de plaisir à la lecture car le style de l'auteur est vraiment très bon et ceci ne représente que 5% du potentiel de cette fiction.
D'ailleurs, pour en revenir à ce que j'ai aimé : les descriptions. J'avoue, j'adore les descriptions alors je suis toujours un peu déçue quand je vois que les auteurs font l'impasse dessus (bon après, ça dépend aussi de la plume) mais ici, j'ai été servie. Les descriptions des personnages, des lieux, des sentiments, rien n'est oublié. Je suis particulièrement bluffée par les descriptions des lieux. En quelques lignes, on se dessine parfaitement les décors. À un moment donné, l'histoire se déroule à Lyon et je ne sais pas si l'auteur vit dans cette ville, mais j'avais l'impression d'y être.
De même pour les sentiments. Que ce soit les introspections des personnages ou leurs émotions, Dye parvient à nous les insuffler en quelques lignes bien choisie. Par de lourdeur, pas de passage ennuyeux qu'on aimerait sauter, tout à une utilité et on se surprend à lire les mots avec appétit, sans en oublier un seul, complètement emporté par la qualité de la narration.
Il m'est plus difficile de juger des scènes d'actions car il y en a relativement peu, en fait, malgré le rythme assez haletant des événements. Cependant, celle qui se déroule à Lyon, entre Joe et l'Executeur ne m'a pas déplu du tout. Certes, pour ceux qui aimes les combats de films américains, vous serez sans doute déçus mais pour les autres, je suis certaine que vous vous apprécierez la tension que l'auteur a su instaurer et qui nous fait nous demander jusqu'au bout ce qui va arriver.
En gros, Dye maîtrise la narration interne avec brio, avec des phrases au rythme bien pensé, parfois longues, parfois courtes, sans lourdeur ni maladresse. Les quelques minuscules faux pas sont facilement rattrapés par les descriptions et les réflexions des personnages associées aux diverses situations qui s'enchaînent au fur et à mesure des chapitres et qui vous emportent avec adresse. Pour ceux qui aiment les fictions où le lecteur suit l'aventure de l'intérieur du personnage, alors cette fiction saura sans nul doute vous charmer par sa qualité.

En résumé, pour une fiction sur laquelle je ne me serais jamais penchée si j'étais passée au hasard sur ce blog, elle a été une très belle surprise et je ne regrette pas de l'avoir lue. Non seulement le personnage principal, Joe, est attachant, intéressant et bien construit, mais en plus on s'ennuie pas une seconde dans ce monde à la fois réaliste et surnaturel. Le style est bon, les thèmes difficiles bien menés, les événements intéressants et le tout nous pousse à la réflexion. Un bon moment de lecture pour tous ceux qui aiment la narration interne et les ambiances très sombre.

dependentiam, Posté le mercredi 29 juin 2016 07:10
"Bref ! J'attendrai la sortie du prochain chapitre pour connaître la suite. Je ne sais pas si je passerai le lire aussitôt, mais tu es certaine de me retrouver quand même à un moment donné x) "
>> Aha, ne t'inquiète pas, je suis moins même assez lente à réagir ces derniers temps comme tu as pu le constater. D'autant plus que je bosse beaucoup sur un nouveau projet totalement différent ces derniers temps et La Corbelle met donc plus de temps à s'écrire !
Merci beaucoup pour ton avis en tout cas, et à bientôt :)
Dye.