
Son existence est une illusion dont seul lui connaît le vrai visage et il ne désire qu'une chose : retourner dans le monde occulte auquel il appartient ! Kurogane doit faire face à ce chemin tumultueux, quitte à se salir les mains. Il ne doute pas un seul instant qu'il fera sombrer la région tout entière dans "le monde du Crépuscule", et il devra faire en sorte que les démons et les humains puissent cohabiter, afin d'éviter le plus terrible des bains de sang."

On n'en parlera sûrement jamais assez, mais laissez-moi vous présenter le personnage principal de cette saga (car oui, Hoshiro nous a prévu une trèèès longue histoire), Kurogané ! Kurogané est un démon japonais, jusque-là, tout va bien pour tout le monde. Oui, sauf que le pauvre est emprisonné dans le corps d'une jeune fille (Lucile) qu'il connait depuis l'enfance puisque c'est devant elle qu'il apparaît dans le prologue. Incapable de sortir de ce corps, Kuro est, semble-t-il, condamné à périr en son sein à moins de trouver un moyen de regagner sa liberté et sa forme originelle de démon. Forcément, vous l'aurez compris, c'est l'une des facettes les plus complexes du personnage car aux yeux des autres, il est Lucile, mais il se comporte et clame à qui veut l'entendre qu'il est un homme. Et entre ceux qui acceptent ce fait et ceux qui ne voient là qu'une lubie d'adolescente, la situation est compliquée pour vous comme pour lui. Cependant, vous vous y ferez très vite car, dès les premières lignes du chapitre 1, vous tomberez sous le charme de Kurogané. Car Kuro est un personnage juste hyper charismatique.
Si l'on en croit la directrice de son ancienne école, Kuro est un véritable petit délinquant, qui préfère sécher les cours pour aller travailler à temps partiel, qui n'hésite pas à se battre quand c'est nécessaire mais qui, au-delà de ça, garde d'excellents résultats scolaires en plus d'être d'une politesse irréprochable quand cela est nécessaire. Parfait, n'est-ce pas ? Ajoutez à cela qu'il fume, qu'il roule en moto, et qu'il a toujours la répartie qu'il faut quand on lui cherche des noises et vous pouvez classifier Kuro de sex-symbole sans hésiter. Et pourtant, malgré tout cela, il ne tombe pas dans le Gary Tsu, le personnage trop parfait qu'on en vient à détester. Kuro est juste très bien construit, il a ses doutes, ses peurs, ses hésitations, il se fait rejeter par la fille qu'il aime et il est extrêmement faible au point de ne presque pas pouvoir utiliser sa magie démoniaque. Comment le détester ? L'auteur a su lui donner une véritable personnalité, avec ses forces et ses faiblesses, et nous on attend qu'une seule chose : qu'il se débarrasse du corps de Lucile pour enfin nous apparaître dans toute sa splendeur !
Second personnage principal, bien qu'on ne la voit que peu dans les premiers chapitres, Amélia. Amélia est, à la base, la meilleure amie de Lucile. Puis, quand Kuro prend la place de la jeune fille, il finit par avouer la vérité à Amélia et quand je dis « la vérité », il ne lui épargne rien. Amélia est donc la seule et unique au courant de la véritable identité démoniaque de Kurogané avec qui elle a même noué un pacte : chaque fois qu'il lui ment, Kuro s'inflige une blessure par magie. Pourquoi est-il allé si loin pour elle ? Tout simplement car il en est amoureux et ne veut rien lui cacher, ou presque. Mais Amélia ne partage pas ses sentiments amoureux et ne croit qu'à moitié les élucubrations de son ami. Car Amélia n'est, après tout, qu'une humaine tout ce qu'il y a de plus normale et si, dans ses plus jeunes années, elle acceptait les confessions de Kuro comme un jeu, celui-ci commence à la lasser. Cependant, Amélia ressent une véritable affection pour son ami et si elle est remplie de doutes, elle ne veut certainement pas le blesser. Pour l'instant, Amélia n'est pas un personnage que j'apprécie beaucoup car elle se trouve encore trop en retrait dans l'histoire et chaque fois qu'elle apparaît, c'est pour rembarrer Kuro ou le blesser (même non intentionnellement), alors forcément, il est assez difficile de s'attacher à elle. Mais avec l'avancement de l'histoire, il est certain qu'elle va évoluer et réussir à gagner mon affection. Je n'en doute pas une seule seconde et j'ai vraiment hâte de savoir ce qu'elle va devenir.
À ces deux-là s'ajoute tout un tas de personnages secondaires, dont les membres de la famille Toresse, la famille d'Amélia. Les Toresse sont au nombre de huit, si je ne me trompe pas. Tout d'abord, le patriarche et sa femme, José et Cassandre, un couple très affectueux qui ont pris Kuro sous leurs ailes avec toute la bonne volonté du monde. Si Cassandre est plutôt autoritaire et aimerait voit Kuro redevenir coquette et assumer sa féminité, José est beaucoup plus coulant et blagueur. À ces deux-là s'ajoutent leurs enfants. Je ne parlerai pas d'Amélia puisque vous savez déjà ce que je pense, mais plutôt de sa s½ur aînée, Morgane. Pour tout vous dire, vous me demanderiez de choisir entre Amélia et Morgane, je choisirai Morgane, car cette femme a du caractère, elle sait mener son petit monde et en plus de cela, elle est capable de voir les esprits et les créatures surnaturelles jusqu'à un certain point, ce qui la rapproche beaucoup de Kuro. Malheureusement, Morgane est mariée et à même un petit garçon de six mois. Et zut !
Enfin, arrive les deux petits derniers, Emeric, le petit frère et Elise, la petite s½ur, que nous ne voyons que peu mais qui, à l'image de leurs parents, sont de gentils petits diablotins. En gros, cette famille est juste comme n'importe quelle famille heureuse et sympathique chez qui nous aimerions tous taper l'incruste au moins une fois.
Bien entendu, il vous arrivera aussi de croiser tout un tas d'autres créatures surnaturelles, mais pour l'instant, avec seulement 3 chapitres en lignes, il m'est difficile de vous en parler plus avant sans vous spoiler. Sachez juste que Hoshirô est très bien documentée sur ce sujet, de ce fait, ses chapitres sont bourrés d'informations intéressantes qui vous en apprendront plus sur les fantômes, les sorcières et tous les autres.
En bref, les personnages, en général, sont bien construits et intéressants. La famille Toresse est vraiment plausible, chaque membre à son caractère mais en même temps, ils partagent certains traits qui les rapprochent. Le personnage de Kuro est le meilleur, le plus approfondi, le plus travaillé, le plus intriguant, en bref, le plus intéressant à mes yeux. Quant à celui d'Amélia, il est très humain, assez énervant parfois, mais il est vraisemblable. Même si je ne l'apprécie pas encore beaucoup, je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'à sa place, moi aussi, je douterai comme elle le fait. Vraiment, Hoshirô maîtrise bien ses protagonistes et j'attends beaucoup d'eux par la suite.
Niveau intrigue, nous n'en sommes qu'aux balbutiements, il est difficile d'en dire grand-chose étant donné le peu de chapitres en ligne. Nous suivons donc Kurogané, enfermé dans le corps de son amie d'enfance, cherchant désespèrent à y échapper. Car oui, plus longtemps il reste prisonnier de ce corps, plus il s'affaiblit au point de risquer de mourir à son tour. Et on sent que la date limite est très, très proche lorsque l'on remarque l'état dans lequel Kuro tombe dans le chapitre 3. C'est pourquoi, même si l'histoire n'en est qu'à ses débuts émerge déjà tout un tas de questions : comment il en est arrivé à occuper le corps de Lucile ? Qu'est-il advenu de l'âme de Lucile (la jeune fille) ? Que s'est-il passé entre eux ? Et comment Kuro va-t-il se sortir de cette situation inextricable ? Autant de question que l'auteur garde secrètes le plus longtemps possible, vous distillant çà et là quelques petits indices pour essayer de vous mettre sur la voie.
En plus de cela, les ennuis menacent d'apparaître d'un moment à l'autre car, pour la première fois depuis des années, Kuro croise enfin le chemin d'un autre démon de son genre. Et cette rencontre (même si me mot est fort dans ce cas) semble être l'événement précurseur de tout un tas de petits ennuis surnaturelles. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Et quelles en seront les conséquences ? Là encore, nous l'ignorons, mais tous ces mystères ne donnent qu'une seule envie : en savoir davantage.
Ainsi donc, si l'intrigue n'est pas encore très avancée, l'auteur sait comment distiller ses mystères pour vous donner envie d'en apprendre davantage et vous empêcher de décrocher de son histoire. Et à mon sens, c'est quand même le principal ! En espérant que la pause d'Hoshirô ne dure pas trop longtemps et que la suite nous arrive vite.

Stylistiquement parlant, la fiction de Hoshirô a ses hauts comme ses bas, mais globalement, son niveau est de bonne qualité. Une fois plongée dans la lecture du prologue, vous vous rendrez compte que l'auteur maîtrise assez bien sa plume, que ses tournures sont bonnes, que l'ensemble est fluide, que le tout se lit bien. Vous ne vous heurterez pas à des phrases trop complexes ou à une syntaxe biscornue. Sans tomber dans un style hyper travaillé et poétique, Hoshirô va à l'essentiel, chaque mot à son utilité, est pensé et apporte quelque chose à notre compréhension des événements ou du personnage. Comme le dirait Irina, son style est au service de l'intrigue, et ne tombe donc pas dans le surplus inutile et les figures de style. Il reste donc à la portée de tous et c'est l'un des points forts de cette fiction.
Cependant, comme je l'ai dit, il vous sera possible de croiser au détour d'une phrase un très léger manque de fluidité parce qu'au lieu de placer un adjectif avant le nom, elle l'aura placé après, par exemple. C'est vraiment très léger et ce n'est pas une erreur de syntaxe, mais pour les plus exigeants, comme moi, ça vous sautera aux yeux.
Autre petits défauts : on sent que parfois, Hoshirô a des tics de langage et dans certains passages, elle va souvent répéter les mêmes formulations ou les mêmes mots, comme « celui-ci » ou le verbe « faire », par exemple. Là encore, ça reste léger mais une amélioration est toujours possible.
En gros, on sent quand même que Hoshirô réécrit énormément ses textes et qu'elle a une bonne bêta-lectrice qui la corrige avec soin et lui évite donc de nombreuses petites coquilles et tournures bizarres. Cependant, lorsque vous lisez un chapitre tout juste posté, le taux de fautes est parfois assez élevé sur certains passages. Il vous sera aussi possible de remarquer des maladresses. Mais, et c'est encore une preuve du soin que porte l'auteur à ses textes et de son engagement envers eux, Hoshirô corrige toujours ce qu'on lui pointe du doigt, ce qui lui permet de peaufiner ses chapitres et de les rendre meilleurs. Comme quoi, les lecteurs apportent vraiment énormément à un auteur dans leurs commentaires.
Sinon, comme je l'ai dit plus haut, son texte reste quand même très largement bien écrit et se lit avec beaucoup de facilité. Sans doute qu'au début, vous serez un peu déstabilisés par la situation de Kuro. On a un peu du mal à savoir qui sait qu'il est un démon, qui le voit comme une femme ou comme un homme car il y a un certain flou malgré les tentatives bienvenues de Hoshirô de clarifier le tout. Mais c'est une question d'habitude. Une fois les deux premiers chapitres lues, tout vous paraîtra beaucoup plus clair. Cependant cela dénonce le manque de clarté dans la description de certaines situations.
Question description, justement, Hoshirô est assez inconstante, mais on sent qu'elle essaie au mieux de décrire l'environnement et les personnages. Certains vont être très bien décrits, comme Amélia, lorsque Kuro la voit descendre les escaliers dans sa robe dorée, et d'autres le seront moins comme Cassandre. Je suppose que c'est aussi une question de choix, puisqu'Amélia est plus importante que Cassandre mais c'est vrai que pour l'amoureuse des descriptions que je suis, ça reste un petit manque.
Néanmoins, il y a aussi des descriptions très bien menées, qui vous plonge dans l'ambiance et vous scotche à votre écran. C'est notamment le cas lorsque Kuro découvre le muret à demi-éboulé (je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous spoiler). Même si ce n'est qu'en quelques phrases, Hoshirô arrive à vous transporter dans le moment. Pour les autres, rien de dramatiques non plus. Avec un petit peu d'imagination, vous parviendrez sans mal à vous figurer les personnages, les lieux et les actions.
En vérité, ce qu'Hoshirô arrive parfaitement à retranscrire sont les pensées des personnages. Elle parvient très bien à se glisser dans la tête de Kuro ou d'Amélia et à retranscrire ce qui se passe à l'intérieur. Ainsi, vous savez en général quels sont leurs doutes, ou leurs craintes, avec des explications claires et nettes. Si vous ne réussissez pas à vous figurer la personnalité des personnages à travers de ces passages, il ne faudra pas vous en prendre à Hoshirô.
Question dialogue, là encore, Hoshirô maîtrise bien, surtout en ce qui concerne son héros adoré, Kurogané. Car Kurogané peut parfois avoir une véritable langue de vipère, il sait comment frapper le point sensible et agacer son interlocuteur. Il a une sacrée verve ! Je sais, de mes conversations avec elle, que l'auteur n'est pas très à l'aise au niveau des dialogues, ce qui est étonnant quand on voit la qualité de certaines de ses répliques. Elle arrive donc à surmonter sa faiblesse et il nous est difficilement possible de deviner à la lecture que ce n'est pas là son point fort. Les répliques de Kuro sont un véritable délice.
En gros, le style de Hoshirô est maîtrisé, bien que parfois un peu fragile. Ses descriptions sont aléatoires, certaines vous plongeront en plein dans l'action, d'autres mériteraient d'être un peu plus détaillées, mais en général, avec un peu d'imagination, vous parviendrez parfaitement à vous immerger dans L'Ombre des Cités. Et si vous aimez les personnages à la langue acérée, Kuro saura certainement répondre à vos attentes ! Que demander de plus ?

En résumé ? Une fiction bien écrite, avec un style sans fioriture, qui vous plongera au c½ur des pensées de Kurogané, un démon japonais emprisonné dans un corps de fille et condamné à périr à moins de trouver un moyen d'en sortir. Les personnages, tous très bien croquets, sauront vous prendre par la main pour vous entraîner dans cette histoire où le surnaturelle tient une place des plus importantes et où les mystères ne cessent de s'empiler de chapitre en chapitre. Si les fantômes, les démons, les sorcières et autres créatures surnaturelles vous font de l'½il, alors filez lire L'Ombre des Cités ! Vous ne serez certainement pas déçus.

Ne manquez pas d'aller lire son avis sur la La tasse de thé.
Les-papillons-de-papier, Posté le samedi 20 janvier 2018 11:27
L-Ombre-des-Cites a écrit : "
"Hello Hoshi !
Voilà une bien triste nouvelle ! Cela va me faire bizarre de ne plus voir tes blogs sur sky' mais je comprends tout à fait ta décision et je t'envoie plein de bonnes ondes pour ton projet. Je vais simplement mettre ta critique en blog secret, comme ça, pas besoin de la mettre hors ligne =)
J'espère qu'on aura quand même l'occasion de se parler de temps en temps, même si je suis moi-même assez peu présente sur sky' en ce moment !
J'ai hâte de te voir débarquer à nouveau avec toute ta petite troupe =D
Bisous !
Sachiko